Qui peut être membre du CSE ? Amélioration des conditions de travail, représentation des salariés, gestion des avantages sociaux et culturels…en tant que représentants de la délégation du personnel, les membres titulaires et suppléants du Comité Social et Économique (CSE) ont pour mission de défendre les droits et intérêts des collaborateurs et d’assurer leur bien-être et leur épanouissement au sein de l’entreprise. Mais qui sont-ils ? Élus lors des élections professionnelles du CSE, les salariés votent pour les candidats de leur choix, eux-mêmes issus de l’effectif salarial de l’entreprise, permettant ainsi à ses derniers d’être représentés de manière juste et sans influence de la direction. Qui de mieux que des salariés pour représenter des salariés ? Mais qui peut être membre du CSE ? Qui peut être candidat lors des élections du CSE ? Quelles sont les conditions de candidature ? À travers cet article, découvrez tout ce qu’il y a à savoir sur la candidature au membre de CSE et plus particulièrement qui peut être membre du CSE ?
Qui sont les membres du CSE ?
Mise en place et élections du CSE
Organe de représentation des salariés au sein des entreprises, le Comité Social et Économique est obligatoirement instauré dans les entreprises de plus de 11 employés depuis les Ordonnances Macron et plus particulièrement début 2018. Il joue un rôle central dans les consultations et décisions concernant les conditions de travail et le bien-être des salariés. La composition du CSE est déterminée à la suite des élections professionnelles du CSE qui surviennent tous les 4 ans dans les entreprises de plus de 11 salariés (Article L2314-33 du Code du Travail). Le nombre d’élus varie (de 1 à 35) selon l’entreprise, l’accord préélectoral en vigueur et le Code du Travail :
- Moins de 50 salariés : 1 élu
- Entre 50 et 74 salariés : 1 élu titulaire et 1 suppléant
- Entre 75 et 99 salariés : 2 élus titulaires et 2 suppléants
- Entre 100 et 199 salariés : 3 élus titulaires et 3 suppléants
Un élu est ajouté tous les 100 salariés supplémentaires.
Les missions des membres du CSE
Les membres du Comité Social et Économique (CSE) ont pour missions principales de défendre les intérêts collectifs des salariés, en facilitant le dialogue avec la direction et en respectant leurs droits et intérêts ; et de gérer les Activités Sociales et Culturelles (ASC) telles que la billetterie, les avantages sociaux, les séjours organisés et les subventions. Ils ont ainsi pour responsabilité de représenter les employés sur des sujets aussi divers que les conditions de travail, la sécurité ou encore le bien-être au sein de l’entreprise.
Pour exercer efficacement ces missions, les élus disposent d‘heures de délégation, leur permettant de consacrer du temps à leurs fonctions sans impact sur leur rémunération. Il est essentiel de souligner que les membres du CSE sont eux-mêmes des salariés de l’entreprise, ce qui leur confère une proximité et une compréhension unique des réalités quotidiennes de leurs collègues. Cette position privilégiée leur permet d’agir en faveur des employés avec une véritable empathie et un sens aigu de la représentation, car ils partagent les mêmes préoccupations et enjeux que ceux qu’ils défendent.
Les différentes catégories de membres du CSE
Le Comité Social et Économique (CSE) est composé de différentes catégories de membres, chacun ayant un rôle et des responsabilités spécifiques et étant essentiels au bon fonctionnement du comité.
Les membres titulaires
Les membres titulaires sont les principaux représentants des salariés au sein du CSE. Leur rôle est central, puisqu’ils participent activement à toutes les réunions du CSE, où ils prennent part aux débats et aux prises de décisions concernant les conditions de travail, la santé, la sécurité, et les questions économiques et sociales de l’entreprise. Ces représentants sont chargés de porter la voix des salariés, de soulever leurs préoccupations, et de négocier avec la direction sur des sujets variés comme les conditions de travail, les réorganisations ou encore les licenciements économiques. Les titulaires sont investis du pouvoir de voter lors des réunions du CSE, ce qui leur confère une influence directe sur les décisions qui touchent à la vie des salariés. Ils sont également souvent sollicités pour participer à des commissions spécifiques, comme la commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT).
Les membres suppléants
Les membres suppléants jouent un rôle complémentaire et essentiel au sein du CSE. Leur mission principale est de remplacer les membres titulaires en cas d’absence. En effet, en l’absence d’un membre titulaire, le suppléant prend sa place et participe pleinement aux réunions. Cela permet de garantir une continuité dans la représentation des salariés, et d’assurer que les réunions du CSE puissent se dérouler normalement, même si un titulaire est empêché. Comme les titulaires, les suppléants sont également élus par les salariés lors des élections professionnelles. Cependant, il est important de noter que les suppléants n’ont pas systématiquement le droit de vote lors des réunions du CSE, sauf s’ils remplacent un titulaire absent. Cela signifie que lorsqu’ils assistent à une réunion en présence des titulaires, leur rôle est principalement consultatif, et ils ne participent pas aux décisions finales.
Le président du CSE
Le président du CSE occupe une place particulière au sein de l’instance. Contrairement aux membres titulaires et suppléants, le président n’est pas élu par les salariés, mais est désigné automatiquement en vertu de son statut de chef d’entreprise ou de son représentant. En tant que président, l’employeur est responsable de présider les réunions, de fixer l’ordre du jour en concertation avec le secrétaire du CSE, et de veiller au bon déroulement des discussions. Bien que le président participe aux réunions et oriente les discussions, il ne prend généralement pas part au vote, sauf dans le cas où une décision conjointe entre la direction et les représentants du personnel doit être prise.
Que ce soit les membres titulaires, suppléants ou le président, leur engagement est crucial pour garantir que les droits des salariés soient respectés et que leurs préoccupations soient prises en compte.
Qui peut être membre du CSE ?
Les critères pour être candidat aux élections professionnelles du CSE ?
Un salarié qui souhaite se porter candidat aux élections professionnelles du CSE doit remplir plusieurs critères. En effet, bien que chaque salarié disposant d’une ancienneté d’au moins 3 mois et étant âgé de plus de 16 ans, sans interdiction ou incapacité relative à ses droits civiques puisse voter, pour candidater, les conditions sont différentes. Il doit être majeur et témoigner d’une ancienneté d’au moins 12 mois. Seuls les salariés de l’entreprise peuvent être candidats. Le type de contrat n’est pas un critère, un apprenti ou un CDD peut ainsi présenter sa candidature. Les salariés à temps partiel qui travaillent dans plusieurs entreprises ne peuvent se présenter au CSE d’une seule de ces entreprises.
Les intérimaires ne peuvent se présenter qu’aux élections de leur boite d’intérim et non à celles des entreprises dans lesquelles ils effectuent des missions. De plus, ils doivent être en possession d’un contrat de mission en cours lors de la création des listes électorales et justifier d’une ancienneté totale de 6 mois (cumulant les missions) dans l’entreprise au cours des 18 mois précédant l’élection.
Pour les salariés en portage salarial, ils doivent également posséder un contrat de prestation de portage en cours au moment de l’élaboration des listes électorales et justifier de 6 mois d’ancienneté au total (cumulant les missions) dans l’entreprise où ils effectuent ce contrat dans les 18 mois précédant l’élection.
Les salariés peuvent se présenter comme titulaire et suppléant, mais ne peuvent être élus dans les deux catégories. Si un salarié est élu titulaire, son siège de suppléant est abandonné et attribué au prochain candidat avec le plus de voix.
À noter : un salarié reste éligible durant son préavis de démission ou de licenciement même s’il n’est pas effectué.
Qui ne peut pas être membre du CSE ?
Certains salariés, bien qu’ils fassent partie de l’entreprise, ne peuvent pas se présenter aux élections du CSE pour éviter des conflits d’intérêts ou des situations contraires à la loi.
Les salariés ayant déjà été élus trois fois
Dans les entreprises de plus de 50 salariés, la loi stipule qu’un salarié ne peut pas se présenter aux élections du CSE s’il a déjà été élu à trois reprises consécutives. Cette limitation vise à favoriser le renouvellement des représentants du personnel, permettant à d’autres salariés de participer à la représentation de leurs collègues.
Les proches de l’employeur
Les proches de l’employeur, tels que les membres de la famille (conjoint(e), concubin, partenaire de PACS, enfants, etc.), sont également exclus des élections du CSE. Cette exclusion s’explique par la nécessité d’éviter tout conflit d’intérêts entre le salarié élu et la direction de l’entreprise. Le rôle du CSE étant de représenter l’ensemble des salariés, il est impératif que ceux qui y siègent puissent le faire en toute indépendance vis-à-vis de la direction.
Les salariés exerçant des fonctions d’autorité assimilées à l’employeur
Les cadres dirigeants et les salariés exerçant des fonctions d’autorité, souvent assimilées à l’employeur, sont également exclus des candidatures au CSE. Ces personnes, par leur position hiérarchique ou leur proximité avec la direction, détiennent un pouvoir de décision ou de contrôle sur l’organisation du travail, les conditions d’emploi, et parfois même les sanctions disciplinaires. En tant que représentants de la direction ou ayant une influence importante sur celle-ci, leur participation au CSE créerait un déséquilibre dans la représentation des salariés. Leur présence au sein du comité pourrait nuire à la confiance que les autres salariés accordent à cette instance, qui doit rester indépendante pour garantir une défense impartiale des droits des travailleurs.
Les salariés dont l’éligibilité change avant les élections
Enfin, il est important de noter que si un salarié, qui était initialement éligible au moment de l’appel à candidatures, perd son éligibilité avant le premier tour de scrutin, il doit être retiré de la liste électorale. Cela permet de s’assurer que seuls les salariés répondant aux conditions d’éligibilité sont effectivement présents sur les listes de candidats lors des élections.
En résumé, l’exclusion de certaines catégories de salariés du CSE vise à garantir que cette instance reste représentative des salariés et à éviter les conflits d’intérêts qui pourraient nuire à la bonne défense des intérêts des travailleurs.
Les droits et devoirs des membres du CSE
Les membres du Comité Social et Économique (CSE) jouent un rôle fondamental dans la défense des droits des salariés au sein de l’entreprise. Ils sont investis dans la durée du mandat qui leur octroie à la fois des droits et des devoirs, indispensables pour remplir leurs missions avec efficacité et responsabilité.
Les droits des membres du CSE
L’un des principaux droits accordés aux membres du CSE est celui des heures de délégation. Ce temps est alloué spécifiquement pour leur permettre de remplir leurs fonctions de représentation sans que cela n’impacte leur rémunération. En fonction de la taille de l’entreprise et du nombre de salariés représentés, un quota d’heures de délégation est défini. Ces heures sont cruciales pour que les élus puissent participer aux réunions, échanger avec les salariés et se préparer aux discussions avec la direction. Les heures de délégation permettent aux membres du CSE de rester disponibles et engagés sans compromettre leurs obligations professionnelles.
Les membres du CSE doivent également pouvoir suivre une formation économique pour être en mesure de connaître les aspects financiers de l’entreprise et ainsi utiliser au mieux leurs ressources et leur droit d’alerte en cas de projet mis en place par l’employeur ; et une formation relative à la santé, sécurité et aux conditions de travail (SSCT) pour être en capacité de réaliser des enquêtes sur les maladies et accidents de travail et promouvoir des conditions de travail adaptées.
Un autre droit essentiel des membres du CSE est leur accès à l’information. En effet, pour être en mesure de défendre efficacement les intérêts des salariés, les représentants doivent avoir accès à tous les documents et informations pertinents concernant les décisions et la gestion de l’entreprise. Ce droit est fondamental pour que les membres puissent comprendre les enjeux économiques et sociaux qui touchent les salariés, anticiper les évolutions qui pourraient impacter l’emploi ou les conditions de travail, et proposer des solutions en accord avec les attentes des employés.
Le droit de consultation et d’alerte sont également très importants, voire cruciaux pour le Comité Social et Économique (CSE). Il est consulté de manière obligatoire par l’employeur, notamment lors de licenciements collectifs, lors de restructurations et pour tout changement économique ou stratégique.
Les devoirs des membres du CSE
En plus de ces droits, les membres du CSE sont tenus par plusieurs devoirs. Le devoir de confidentialité est l’un des plus importants. Certaines informations transmises au cours des réunions avec la direction doivent rester confidentielles, notamment lorsqu’elles concernent la stratégie de l’entreprise ou des données sensibles. Les membres du CSE ont l’obligation de respecter cette confidentialité, afin de ne pas nuire à l’entreprise ou aux salariés.
En termes de santé, sécurité et conditions de travail, les membres du CSE doivent s’assurer de la bonne santé et sécurité des salariés en menant des enquêtes sur les accidents de travail et les maladies professionnelles et en assurant des conditions de travail optimales.
De plus, ils ont la responsabilité de représenter fidèlement les intérêts des salariés. Cela signifie qu’ils doivent défendre les droits de tous les salariés, quel que soit leur poste, leur ancienneté ou leur statut au sein de l’entreprise. Ce devoir de représentation doit être exercé sans discrimination, dans un esprit d’équité et de justice. Les élus sont le lien direct entre les employés et la direction, et ils ont un rôle crucial dans la transmission des réclamations, dans la négociation et dans la médiation en cas de conflits. Les membres du CSE sont donc des acteurs clés de la vie sociale de l’entreprise.
Les étapes de candidature pour devenir membre du CSE
Présentation des listes électorales
Il est conseillé au salarié candidat de prévenir l’employeur de sa candidature par une lettre ou un e-mail avec accusé de réception. Les conditions de dépôt des candidatures sont définies par le protocole d’accord préelectoral (PAP). En absence de cet accord de protocole électoral, l’employeur peut fixer une date limite de dépôt des candidatures aux élections du CSE s’il le souhaite. Les syndicats jouent souvent un rôle clé dans la présentation des candidats. Seules ces organisations syndicales doivent présenter une liste de candidats pour le premier tour. La liste électorale doit être présentée à chaque collège électoral/catégorie du personnel. La liste doit être composée d’autant de noms que de sièges à pourvoir au sein de chaque collège. Au second tour, tout salarié qui remplit les conditions d’éligibilité, même sans être syndiqué, peut se présenter.
L’équilibre hommes/femmes doit être respecté sur les listes électorales, avec un nombre d’hommes et un nombre de femmes proportionnel à la part d’hommes et de femmes présente dans l’entreprise.
Le rôle des candidats lors des élections
Après leur candidature, les salariés participent aux campagnes électorales en communiquant leurs programmes, en rencontrant les salariés et en recueillant leurs attentes et requêtes. Ils doivent également encourager les salariés à voter pour permettre une représentation démocratique efficace du CSE. Lors du second tour, les candidats non retenus peuvent ainsi améliorer leurs stratégies pour convaincre les électeurs.
Les candidatures aux différents postes du CSE
Les candidatures aux différents postes du CSE suivent un processus bien encadré par la législation. Les membres du CSE sont élus par les salariés de l’entreprise lors d’élections professionnelles, mais la composition du bureau du CSE a des modalités spécifiques. Par exemple, le Président du CSE n’est pas élu, mais désigné automatiquement en vertu de l’Article L2315-23 du Code du travail. Ce rôle revient de plein droit à l’employeur (ou son représentant). Le Président peut se faire assister par jusqu’à trois collaborateurs, qui ont uniquement une voix consultative et ne participent pas aux votes.
En revanche, les autres postes, tels que celui de secrétaire ou de trésorier du CSE, sont choisis par une élection interne au sein du CSE, une fois que les représentants ont été élus par les salariés. Ces deux postes peuvent éventuellement être cumulés. Les membres titulaires élus du CSE se réunissent pour élire parmi eux le secrétaire, qui joue un rôle crucial de représentant du personnel dans la gestion des activités administratives et la communication, et le trésorier, responsable de la gestion des finances du CSE. Les membres élus peuvent ainsi soumettre leur candidature à ces postes, et les titulaires votent pour désigner qui occupera ces fonctions. Les candidats aux postes doivent être motivés par la volonté de représenter les intérêts des salariés et de participer activement aux activités et responsabilités du CSE.
En conclusion, devenir membre du CSE implique de répondre à des critères d’éligibilité précis, de s’engager pleinement dans les missions variées qui lui sont confiées, tout en respectant ses droits et devoirs. La gestion des candidatures, quant à elle, doit suivre un processus rigoureux afin de garantir une représentation efficace des salariés.
Pour accompagner les membres du CSE dans leurs responsabilités, Emile’s met à disposition son expertise de plus de 14 ans dans l’accompagnement des élus. Grâce à une plateforme intuitive et des milliers d’offres exclusives, Emile’s facilite la gestion des activités sociales et culturelles (ASC) et propose des outils de communication adaptés. Que ce soit pour optimiser les avantages offerts aux salariés ou simplifier la gestion quotidienne du CSE, Emile’s est un partenaire de confiance pour plus de 1500 CSE et 500 000 bénéficiaires.