11/08/2025
CSE: Missions et fonctionnement

Expert-comptable du CSE

expert comptable du CSE

Composé d’élus, le CSE est chargé de défendre les intérêts des salariés sur des sujets aussi variés que la santé au travail, l’égalité professionnelle, la formation, ou encore la stratégie de l’entreprise. Mais pour exercer efficacement ces attributions souvent complexes, le CSE peut faire appel à des experts. Parmi eux, l’expert-comptable du CSE occupe une place centrale.

Pourquoi ? Parce que les élus du CSE doivent se prononcer chaque année sur la situation économique de l’entreprise, sur sa politique sociale, ou encore sur ses grandes orientations stratégiques. Ces thématiques nécessitent des compétences pointues en analyse financière, comptable, sociale ou encore juridique. C’est précisément là qu’intervient l’expert-comptable du CSE.

Mais concrètement, quelles sont les missions d’un expert-comptable mandaté par un CSE ? À quel moment peut-on le solliciter ? Quelles sont les démarches à suivre, et surtout, qui finance cette expertise ? Ce guide a pour objectif de répondre clairement à toutes ces questions. Il s’adresse à tous les élus du personnel, qu’ils soient nouveaux dans leur mandat ou plus expérimentés, afin de leur fournir un cadre de référence simple, complet et directement opérationnel.

Qui est l’expert-comptable du CSE ?

L’expert-comptable joue un rôle clé dans le fonctionnement et l’efficacité du Comité Social et Économique (CSE). Encore trop peu connu des élus, il constitue pourtant un levier fondamental pour comprendre les enjeux économiques, financiers et sociaux de l’entreprise.

Définition et statut de l’expert-comptable CSE

Un professionnel diplômé et réglementé

L’expert-comptable est un professionnel diplômé, inscrit à l’Ordre des experts-comptables. Il exerce une profession réglementée et encadrée. Il ne s’agit donc pas d’un simple conseiller ou d’un consultant : son expertise repose sur des compétences juridiques, financières et comptables validées par un diplôme d’État, et sur une expérience souvent acquise au contact des CSE.

Une désignation encadrée par le Code du travail

Dans le cadre du CSE, le recours à un expert-comptable est expressément prévu par la loi. Il peut être mandaté par les élus pour analyser certaines situations précises, notamment lors des consultations obligatoires ou d’événements exceptionnels. Son intervention fait l’objet d’une désignation formelle par le CSE, votée en réunion plénière.

Un professionnel indépendant au service du dialogue social

Une neutralité indispensable

Lorsqu’il intervient pour le compte d’un CSE, il ne défend ni les intérêts de l’employeur, ni ceux d’un syndicat en particulier. Il agit exclusivement au service de l’instance représentative du personnel, avec un regard objectif, critique et pédagogique sur l’état et la position actuelle de l’entreprise.

Cette neutralité garantit la fiabilité de ses analyses, mais aussi leur légitimité : en apportant un éclairage fondé sur des faits, des chiffres et des comparatifs, il permet au CSE d’argumenter ses positions en toute transparence.

Une mission d’intérêt collectif

Loin d’un rôle technique purement comptable, l’expert-comptable a un rôle profondément social. Il contribue au bon fonctionnement du dialogue social en facilitant la compréhension des enjeux économiques, sociaux et environnementaux. Son intervention permet aux élus de poser les bonnes questions, d’anticiper les risques et de mieux négocier avec le chef d’entreprise.

Un rôle de tiers de confiance entre le CSE et la direction

Faciliter la transparence et la communication

En rendant accessibles des données parfois complexes, il permet aux représentants du personnel de comprendre les choix de gestion, d’en mesurer les impacts et de questionner la stratégie de la société de manière constructive. 

Renforcer la crédibilité du CSE

En s’appuyant sur les travaux d’un expert-comptable reconnu, le CSE renforce sa légitimité auprès de l’employeur et des collaborateurs. Ses avis ne reposent plus uniquement sur des intuitions ou des perceptions, mais sur des analyses solides, documentées et rigoureuses. Cette crédibilité est essentielle lorsqu’il s’agit d’aborder des sujets sensibles : restructuration, fermeture de site, baisse d’effectifs, ou négociation d’accords collectifs. Le soutien d’un expert renforce le poids de la parole du CSE dans ces moments clés.

Les missions de l’expert-comptable du CSE

L’expert-comptable du CSE n’est pas seulement un professionnel des chiffres. Son champ d’intervention est vaste, encadré par le Code du travail, et conçu pour permettre aux élus d’exercer pleinement leurs prérogatives. Il intervient aussi bien dans le cadre des consultations annuelles obligatoires que lors de situations ponctuelles ou exceptionnelles.

Les trois grandes consultations obligatoires

Situation économique et financière de l’entreprise

Chaque année, le CSE doit être consulté sur la situation économique et financière de l’entreprise (art. L. 2315-88 du Code du Travail). Cette consultation donne lieu à la transmission d’informations détaillées sur le chiffre d’affaires, les résultats, les investissements, la trésorerie, les perspectives à court et moyen terme. L’expert-comptable intervient pour :

  • Analyser les comptes annuels et les indicateurs financiers clés
  • Vérifier la cohérence des données transmises par l’employeur
  • Apporter une lecture pédagogique des résultats économiques
  • Mettre en lumière les évolutions notables ou les risques potentiels

Cette fonction permet aux élus de mieux comprendre les évolutions de la société, d’anticiper les risques, de réagir en cas de problèmes, de se prononcer en connaissance de cause, et de formuler un avis étayé sur le contexte réel de l’entreprise.

Orientations stratégiques de l’entreprise

Le CSE est également consulté chaque année sur les grandes orientations stratégiques de l’entreprise pour les prochaines années : activité de la société, évolution des marchés, choix technologiques, fusions, délocalisations, diversification d’activité, recrutements, formations, recours à l’emploi indirect…etc. (art. L. 2315-87 du Code du Travail). Cette consultation est essentielle pour anticiper les transformations qui peuvent impacter les postes, l’organisation du travail ou les conditions sociales. L’expert-comptable :

  • Analyse la stratégie de l’entreprise à travers les documents remis
  • Évalue les conséquences économiques, sociales et environnementales
  • Aide à comprendre les intentions de la direction à moyen et long terme
  • Fournit des scénarios d’impact pour les salariés et l’activité

Il s’agit d’un rôle d’anticipation qui permet au CSE d’alerter, de dialoguer et, si nécessaire, de négocier des garanties pour les employés.

Politique sociale, conditions de travail et emploi

Cette troisième consultation obligatoire porte sur la politique sociale de l’entreprise, l’égalité professionnelle, la formation, la GPEC, la qualité de vie au travail, et les conditions d’emploi et de rémunération (art. L. 2315-91 du Code du Travail).

L’expert-comptable va :

  • Étudier les effectifs, les données sur les contrats, les rémunérations, les congés
  • Évaluer les plans de formation, les qualifications et les mesures de prévention santé
  • Identifier les points de tension sociale ou l’égalité professionnelle
  • Proposer des axes d’amélioration

Grâce à cette mission, les élus peuvent mieux orienter leurs revendications et préparer leurs échanges avec la direction sur les priorités sociales de l’organisation.

Les consultations ponctuelles

En dehors des trois consultations récurrentes, le CSE peut faire appel à un expert-comptable dans de nombreuses situations ponctuelles, souvent liées à des événements majeurs pour l’entreprise et ses équipes (art. L2315-92 du Code du Travail).

Opérations de concentration

Lorsqu’une structure participe à une opération de concentration (fusion, absorption, etc.), l’expert-comptable intervient pour expliquer le contexte aux élus et analyser les impacts économiques et sociaux, notamment en matière d’emploi ou de mobilité.

Droit d’alerte économique

Si les élus détectent des signes préoccupants dans la conjoncture économique de l’entreprise, ils peuvent déclencher un droit d’alerte. L’expert-comptable accompagne alors le CSE dans le diagnostic des faits, l’analyse des causes et l’évaluation des risques.

Licenciements économiques collectifs et PSE (L1233-34)

Lorsqu’un plan de licenciement est envisagé, l’expert-comptable évalue :

  • La réalité du motif économique
  • La pertinence des mesures d’accompagnement
  • L’équilibre du plan social proposé
  • Il peut aussi intervenir lors de la mise en œuvre du PSE.

Offres publiques d’acquisition (OPA) 

Lors d’une OPA, l’expert apporte une vision claire des conséquences pour les travailleurs : pérennité des emplois, changements stratégiques, nouvelles conditions de travail, etc.

Recherche d’un repreneur

Lorsqu’un site ou une activité est menacée de fermeture, l’expert-comptable peut être sollicité pour analyser les candidatures de reprise, leur solidité financière et leur viabilité.

Vérification du calcul de la participation

Le CSE peut mandater un expert pour contrôler le mode de calcul et le montant de la participation versée aux bénéficiaires, afin de s’assurer de sa conformité. Le calcul de la participation étant complexe, l’expert-comptable peut intervenir pour aider à le décortiquer et parfois expliquer les modalités d’attribution ou non.

Préparation des négociations

L’expert peut être mobilisé pour fournir une analyse utile aux syndicats et au CSE en vue des négociations sur le maintien dans l’emploi, les accords de performance collective, ou toute évolution majeure impactant l’organisation du travail.

L’étendue de l’expertise

Analyse et gestion des comptes et procédures d’alerte

L’expert examine les comptes annuels et prévisionnels, identifie les signaux d’alerte, vérifie les ratios financiers et détecte les anomalies. Il prépare aussi la procédure d’alerte économique en cas de besoin.

Accompagnement sur les PSE et les accords de maintien dans l’emploi

Il assiste les élus dans la lecture et la critique des dispositifs proposés, afin de défendre au mieux les intérêts des salariés.

Formation économique du CSE et audit interne

L’expert peut former les élus à la lecture des comptes, à la compréhension des enjeux économiques ou à la préparation des consultations. Il peut aussi réaliser des audits internes à la demande du CSE.

Aide à la compréhension des enjeux stratégiques et environnementaux

Enfin, il apporte une lecture experte des choix stratégiques de la société, de leur viabilité, et des impacts environnementaux potentiels. Il soutient ainsi le CSE dans son rôle de vigilance RSE.

Aide à la gestion budgétaire et aux ressources du CSE

L’expert-comptable peut également intervenir pour accompagner le CSE dans la gestion de ses propres ressources : subventions, budget de fonctionnement, activités sociales et culturelles (ASC), et transfert de budget. Cet accompagnement permet aux élus de sécuriser la gestion du CSE, de se conformer à leurs obligations légales, et d’optimiser les moyens mis à leur disposition.

Vérification de la subvention de fonctionnement

Chaque année, l’employeur doit verser au CSE une subvention de fonctionnement équivalente à 0,20 % de la masse salariale brute pour les entreprises de 50 à 1999 salariés (et 0,22 % au-delà). L’expert-comptable peut s’assurer que :

  • Le montant a bien été versé
  • La base de calcul utilisée est correcte
  • Le versement est conforme en termes de calendrier et d’affectation

Calcul et affectation des ASC (Activités Sociales et Culturelles)

L’expert peut également intervenir dans l’analyse et le suivi du budget ASC, qui permet de financer les activités sociales, culturelles, sportives et de loisirs proposées aux bénéficiaires. Bien que le Code du travail ne fixe pas de pourcentage minimum, il impose que le budget soit au moins équivalent à celui de l’année précédente, sauf raisons économiques justifiées. L’expert-comptable peut vérifier que le budget alloué aux ASC est juste et conforme à la loi et garantir une gestion transparente et traçable du budget ASC.

Conseil sur les transferts de budget

Il arrive qu’un CSE dispose d’un excédent sur son budget de fonctionnement. La loi permet, sous certaines conditions, de transférer une partie de ce budget vers celui des ASC. L’expert-comptable peut intervenir pour :

  • Calculer les montants transférables
  • Vérifier que les conditions légales sont respectées
  • Mettre en place une justification comptable claire et sécurisée

Modalités d’intervention de l’expert-comptable

Recourir à un expert-comptable du CSE ne s’improvise pas. La désignation, la communication avec la direction, l’accès aux documents, ainsi que les délais de remise du rapport sont strictement encadrés. Une bonne préparation permet d’assurer l’efficacité de la mission et d’éviter tout litige ou retard dans la consultation.

Désignation de l’expert

Organisation du vote en réunion plénière

Le choix de l’expert-comptable doit être acté par un vote des élus titulaires du CSE lors d’une réunion plénière. Le vote peut se faire à la majorité simple. Il est essentiel de prévoir ce point à l’ordre du jour, car aucune désignation ne peut être validée rétroactivement.

Le CSE peut choisir un expert qu’il a déjà mandaté ou un nouveau prestataire, en s’assurant de son expérience dans le domaine des relations sociales et du fonctionnement des CSE.

Ordre du jour et procès-verbal

L’ordre du jour de la réunion doit explicitement mentionner la volonté de recourir à un expert-comptable, en précisant l’objet de la mission (consultation économique, politique sociale, PSE, etc.). Le procès-verbal de la réunion doit formaliser :

  • La désignation de l’expert
  • La date de la mission
  • Le cadre légal de l’intervention

Ce procès-verbal servira de référence pour toute communication avec l’employeur.

Cahier des charges

Le CSE peut, s’il le souhaite, transmettre un cahier des charges à l’expert désigné. Ce document n’est pas obligatoire mais fortement recommandé, surtout lorsqu’il s’agit d’une première collaboration. Il permet de :

  • Délimiter la mission de manière précise
  • Définir les attentes du CSE
  • Orienter les points de vigilance à approfondir
  • Clarifier les modalités de restitution (format, support, réunion de présentation…)

Communication avec l’employeur

Délai de trois jours pour la demande d’informations

Une fois désigné, l’expert-comptable dispose d’un délai de trois jours pour adresser à l’employeur une demande d’informations nécessaires à l’exercice de ses fonctions. Il peut s’agir de bilans, comptes de résultats, tableaux de bord, données sociales, prévisionnels, etc.

Réponse obligatoire sous cinq jours

L’employeur est tenu de répondre dans un délai de cinq jours suivant la demande. Cela vise à garantir que l’expertise puisse démarrer rapidement, sans blocage d’information. Un refus ou un retard injustifié de sa part peut être contesté juridiquement par le CSE, car il entrave une consultation légalement encadrée.

Transmission du coût prévisionnel de l’expertise

L’expert doit notifier à l’employeur le coût prévisionnel de son intervention, la durée estimée de la mission, le contenu détaillé de l’expertise. Cette information est essentielle pour que ce dernier puisse valider ou contester les modalités, et pour garantir une transparence sur les frais engagés.

Accès aux documents

Accès équivalent à celui du commissaire aux comptes

L’article L. 2315-85 du Code du travail précise que l’expert-comptable du CSE dispose des mêmes droits d’accès aux documents que le commissaire aux comptes de l’entreprise.

Cela inclut :

  • Les documents comptables et financiers
  • Les rapports d’audit interne
  • Les informations sociales et environnementales
  • Les contrats et conventions pouvant avoir un impact sur l’activité

Respect du secret professionnel

L’expert-comptable est tenu au secret professionnel et à la discrétion sur toutes les informations obtenues. Il ne peut transmettre ces données à des tiers, ni les utiliser à d’autres fins. Ce cadre protège à la fois l’entreprise et le CSE, en assurant une expertise indépendante mais confidentielle.

Délai de remise du rapport

Le délai légal de remise du rapport est fixé à un mois après la transmission complète des informations par l’employeur. Ce délai peut être modifié par accord entre le CSE et l’employeur, notamment si la mission est plus complexe ou nécessite des investigations supplémentaires. Le respect de ce délai est crucial pour permettre au CSE de disposer du rapport en amont de la remise de son avis.

Lors de la consultation sur les orientations stratégiques, le rapport d’expertise doit être remis 15 jours avant que le CSE ne rende son avis.

Ce délai spécifique garantit que les élus disposent d’un temps suffisant pour analyser le rapport, préparer leurs questions, organiser une réunion de restitution avec l’expert et formuler un avis éclairé.

Qui finance l’intervention de l’expert-comptable ?

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’intervention d’un expert ne repose pas systématiquement sur le budget propre du CSE. En réalité, la législation prévoit plusieurs cas de figure, selon la nature de la tâche confiée à l’expert. Ces modalités sont strictement encadrées par le Code du travail afin de garantir au comité les moyens d’agir efficacement, sans freins financiers injustifiés.

Expertise à 100 % financée par l’employeur

Certaines tâches confiées à l’expert-comptable sont intégralement prises en charge par l’employeur. C’est notamment le cas lorsqu’il s’agit des consultations annuelles obligatoires les plus fondamentales pour la compréhension du contexte socio-économique de l’entreprise. Par exemple, pour la consultation sur la situation économique et financière, il est tenu d’assumer l’intégralité du coût de l’expertise. Il en va de même pour la consultation sur la politique sociale, les conditions de travail et l’emploi, qui donne lieu à l’analyse de données RH, d’indicateurs sociaux, ou encore de plans de formation.

Ce financement intégral s’applique également dans des situations plus sensibles, comme les procédures de licenciement économique collectif ou la recherche d’un repreneur en cas de projet de fermeture de site ou d’unité. Dans ces cas, la fonction de l’expert étant directement liée à la sauvegarde de l’emploi ou à l’analyse d’un motif économique invoqué, la loi impose à l’employeur de supporter l’ensemble des frais.

Expertise co-financée à 80/20

D’autres tâches relèvent d’un régime de co-financement entre l’employeur et le comité. C’est notamment le cas pour l’expertise réalisée dans le cadre de la consultation sur les orientations stratégiques. Ici, l’employeur prend en charge 80 % du coût de l’expertise, tandis que le CSE finance les 20 % restants sur son budget de fonctionnement

Ce mécanisme s’applique également dans le cas d’événements ponctuels, tels qu’une offre publique d’acquisition (OPA), l’exercice du droit d’alerte économique ou une opération de concentration. Ces situations, bien que potentiellement lourdes de conséquences pour les salariés, ne relèvent pas directement d’une obligation économique ou sociale, ce qui justifie ce partage du financement.

Cas de financement à 100 % par l’employeur

Il existe une exception importante à ce régime de co-financement. Lorsque le CSE ne dispose pas des ressources suffisantes sur son budget de fonctionnement pour financer sa part de 20 %, la loi prévoit une dérogation. Dans ce cas, l’employeur doit assurer le financement intégral de l’expertise, à condition toutefois que le comité n’ait pas transféré tout ou partie de son excédent de fonctionnement vers son budget des activités sociales et culturelles (ASC) au cours des trois exercices précédents. 

Ainsi, selon la responsabilité confiée et le contexte budgétaire du comité, l’expertise comptable peut être entièrement financée par l’employeur ou partagée. Dans tous les cas, l’intervention de l’expert est reconnue comme une nécessité légale et un droit pour le CSE, qui ne peut être limité pour des raisons financières dès lors que les conditions prévues par la loi sont remplies.

Pourquoi faire appel à un expert-comptable CSE ?

Solliciter un expert-comptable, c’est avant tout une opportunité pour les élus du CSE d’être mieux armés, mieux informés, et donc plus efficaces dans la défense des intérêts des salariés. En mettant à disposition son expertise technique et stratégique, l’expert-comptable devient un véritable allié du comité.

Lecture simplifiée des comptes et données financières

Pour beaucoup d’élus, les documents transmis par la direction restent opaques. Tableaux de résultats, bilans consolidés, ratios économiques, indicateurs prévisionnels… Autant d’informations complexes à décrypter sans accompagnement.

L’expert-comptable traduit les chiffres bruts en analyses compréhensibles, met en lumière les données significatives, compare les résultats à d’autres structures ou à des normes sectorielles, et aide les élus à poser les bonnes questions.

Appui stratégique pour les élus

Qu’il s’agisse d’une réorganisation, d’un projet de fusion, d’un plan de réduction des coûts ou de l’ouverture d’un nouveau marché, il évalue les conséquences sociales, économiques et parfois environnementales de ces décisions. Il permet aux élus de sortir d’une posture réactive pour adopter une position proactive, capable d’anticiper les effets et de proposer des alternatives concrètes.

Meilleure anticipation des risques

L’expert-comptable est souvent le premier à détecter des signaux faibles : baisse de la trésorerie, réduction des marges, hausse de l’endettement, évolution préoccupante de l’emploi… Ces éléments, parfois invisibles à court terme, peuvent annoncer des décisions futures susceptibles d’impacter les salariés.

Accompagnement pédagogique et formation des élus

Dans certains cas, il peut même animer des sessions de formation économique ou participer à l’élaboration d’une feuille de route stratégique pour le comité. Cet accompagnement pédagogique est précieux, notamment pour les élus nouvellement mandatés ou les CSE sans service juridique ou économique en interne.

FAQ – Tout savoir sur l’expert-comptable du CSE

Quand un CSE peut-il faire appel à un expert-comptable ?

Le CSE peut faire appel à un expert-comptable lors des trois consultations annuelles obligatoires : la situation économique et financière, les orientations stratégiques de la société, et la politique sociale. Il peut aussi y recourir dans des situations ponctuelles comme une offre publique d’acquisition, un licenciement économique collectif, une opération de concentration ou lors de l’exercice du droit d’alerte économique.

L’expert est choisi par les élus titulaires du CSE lors d’un vote en réunion plénière. Cette désignation doit figurer à l’ordre du jour de la réunion et être consignée dans le procès-verbal. Le comité peut choisir un expert qu’il connaît déjà ou un nouveau cabinet, en fonction de son expérience et de ses références.

Oui, il peut proposer un accompagnement pédagogique, notamment en matière de lecture des comptes, de compréhension économique ou de préparation aux consultations. Il peut aussi animer des sessions de formation spécifiques pour les élus, en lien avec les missions du CSE.

En tant que représentants du personnel, vous n’avez pas à naviguer seuls dans la complexité des comptes ou des projets stratégiques de votre entreprise. Savoir s’entourer des bons professionnels, comme l’expert comptable, c’est assurer une représentation efficace, équitable et respectueuse des droits de chacun.